Tariq ibn Ziyad a été un commandant dans l'armée de Moussa Ibn Noçaïr, gouverneur omeyyade de l'Ifriqiya et général des troupes arabo-musulmanes ; elles étaient formées de populations d'origines ethniques diverses chargées de poursuivre ou de renforcer l'islamisation des nombreuses tribus berbères situées à l'ouest de la province. Moussa Ibn Noçaïr avait l'habileté de pratiquer une large politique d'assimilation, faisant entrer des Berbères dans l'armée et leur confiant des postes de commandement.
Le nom de ce conquérant apparaît pour la première fois dans la
littérature à la fin de l'islamisation de la partie occidentale du Maghreb, soit l'actuel Maroc, et au début de la conquête de l'Espagne wisigothe. Il est nommé par Moussa Ibn Noçaïr en remplacement de son fils Marwan, gouverneur de la ville de Tanger, dans le but probable d'organiser la logistique en vue de la conquête.
Là aussi, il n'existe aucune information sur la raison et les
circonstances de cette nomination à ce poste de responsabilité.
Néanmoins, elle fournit des informations car elle suppose que Moussa Ibn
Noçaïr devait voir en lui un homme de confiance, un bon connaisseur du
terrain et des populations à recruter, un guerrier, une personne
compétente, intelligente et montrant des capacités de leader martial et
d'autorité reconnue au sein de l'armée.
C'est seulement après avoir jugé l'Islam bien ancré au Maroc que Moussa Ibn Noçaïr retourna en Ifriqiya. De là, en 711, il envoya, par missive, Tariq Ibn Zyiad, stationné à Tanger, conquérir l'Espagne .
Tariq s'est trouvé à la tête d'une armée de 7 000 soldats à laquelle
s'est ajouté, dans un second temps, un contingent de 5 000 hommes,
12 000 hommes presque exclusivement Berbères. Moussa rejoint Tariq en
Espagne avec une armée de 18 000 hommes, Arabes dans leur grande
majorité.
Le contingent dirigé par Tariq était majoritairement composé de diverses tribus berbères converties.
Diverses sources mentionnent un contingent essentiellement formé de
berbères de l'actuel Maroc (en particulier Sanhadja, Masmudas)
accompagnés de quelques arabes chargés d'apprendre le coran aux soldats
fraichement convertis.
Page 215, de son tome I sur l'histoire des berbères (ouvrage librement
consultable sur le net, voir liens externes) Ibn Khaldoun écrit bien
12 000 berbères fraichement convertis stationnés à Tanger avec Tariq
accompagnés de 27 arabes chargés de leur formation coranique, sans
aucune autre précision, en particulier sur l'origine des ethnies
présentes. Ce chiffre total de 12 000 hommes, avancé par les récits
arabo-musulmans, est considéré comme exagérément faible pour certains
historiens contemporains qui mentionnent un contingent bien plus
important mais le facteur limitant reste la logistique nécessaire pour faire traverser les 14 km
de détroit à des milliers d'hommes avec armes, chevaux etc.... Il
fallut environ trois ans aux troupes arabo-musulmanes pour prendre la
quasi-totalité de l'Espagne wisigothe ; la conquête ne toucha toutefois
pas les royaumes du nord qui furent les futurs acteurs de la Reconquista.
Dans son ouvrage The Muslim Conquest and Settlement of North Africa and Spain,
Abd al-Wāḥid Dhannūn Ṭāhā mentionne page 85 de son ouvrage que
plusieurs écrivains arabo-musulmans font état du fait que Tariq aurait
décidé sans en informer son supérieur de faire la traversée du Détroit,
initiative qui aurait provoqué la colère de Moussa Ibn Noçaîr
La version selon laquelle la désobéissance et les succès militaires
de Tariq auraient provoqué la colère et la jalousie de Moussa Ibn
Noçaïr, qui l'aurait mis aux arrêts et se serait approprié ses
conquêtes, n'est confirmée par aucune source historique. En effet, les
sources rapportent plutôt un agacement et de surprise de la part de
Moussa Ibn Noçaïr au vu des richesses amassées par Tariq au cours de sa
progression rapide. Les références historiques sur ce point indiquent
que les deux hommes ont été convoqués et entendus à Damas, en 715, par le calife Al-Walid ben Abd al-Malik
pour faire un rapport sur la conquête et leurs prises de guerre. Les
deux protagonistes furent alors accusés de détournement de ces dernières.
Aucune référence historique ne fait état d'une éventuelle remise en
cause officielle du rôle de Tariq et de ses troupes ; les versions
mentionnant que Tariq fut emmené enchainé et mourut sur la route de
Damas restent à démontrer. Dans tous les cas, de 715 à 720
(date officielle de sa mort), il n'existe aucune information précise
sur la vie de Tariq, en dehors du fait qu'il avait rejoint la cour du
calife de Damas, ville où il demeura jusqu'à la fin de sa vie.
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